bienvenue dans la version virtuelle de l'exposition "vest pocket memories" réalisée par paule-elise boudou et hélène reuzé !
Depuis 2016, nous parcourons la France et l’Europe sur les sites de mémoire de la première guerre mondiale a bord de notre van.
Nous avons même créé un blog de voyage sur les lieux de mémoire : 1916 kilomètres.
mais comment transmettre par la photographie les émotions si fortes que nous ressentons dans ces lieux ?
Les photos que nous prenons avec nos appareils numériques nous semblent manquer de relief...
c'est alors qu'intervient un petit objet magique, une véritable machine a remonter le temps...
il tient dans la main, il tient dans une poche... C'est le kodak vest pocket !
Fabriqué de 1912 à 1937, le Kodak Vest Pocket est un véritable best-seller de son époque. Grâce à la pellicule souple, son format est réduit. La photo peut désormais entrer dans un grand nombre de foyers.
pendant la première guerre mondiale, le vest pocket devient l'appareil du soldat. et si nous l'utilisions nous aussi pour photographier les lieux de mémoire ?
photographier avec le vest pocket au 21ème siècle, c'est une histoire de patience, de persévérance et de surprise. Oui, le Vest pocket n'en fait qu'à sa tête et c'est à nous de nous adapter ! c'est ce qui explique le grain des photos, les éclats de lumière impromptus, les taches sur la pellicule. mais l’émotion est au rendez-vous.
au fait, comment ça marche, un vest pocket ? réponse dans ce tuto ultime.
Neuville-Saint-Vaast, Pas-de-Calais, 2019
Dans le cimetière allemand de Maison- Blanche, comme dans toutes les nécropoles allemandes, les croix s’étendent à l’ombre de grands chênes.
Les soldats allemands tombés en Artois étaient à l’origine enterrés dans de petits cimetières improvisés. Ils ont été réunis après la Première Guerre mondiale dans des parcelles spécifiques.
Middelkerke, Belgique, 2018
Un monument intrigant sur la plage de Middelkerke. Il s’agit de "Holy Land", une œuvre créée en 2006 par l’artiste Kader Attia dans le cadre de la Triennale d’art contemporain « Beaufort », qui se déroule sur le littoral belge.
C’est une installation constituée de miroirs dont la forme rappelle les stèles sous lesquelles étaient inhumés les soldats français coloniaux de la Première Guerre.
Ces miroirs, qui font face à la mer, connaissent l’érosion du vent et du sable. Cela fait écho à l’érosion de notre mémoire collective vis-à-vis des soldats issus des anciennes colonies. Ces hommes ont été forcés de se battre pour un pays qui refuse aujourd’hui d’accueillir leurs descendants. Kader Attia a voulu que les miroirs reflètent la mer, où les migrants continuent d’arriver.
nous avons monté la vidéo "Vest pocket remix" à partir de photos souvent "accidentelles", floues ou ratées. Cela vous montre que le résultat est loin d'être assuré ! mais nous les aimons tout autant.
Les sons qui accompagnent la vidéo ont été collectés lors de nos voyages, puis mixés afin de créer une ambiance sonore.
Kolovrat, Slovénie, 2017
Pendant l’été 2017, nous avons mis nos pas dans ceux du roman d’Ernest Hemingway L’Adieu aux armes, dont l’histoire se passe pendant la Première Guerre mondiale sur le front italien.
Cette idée un peu folle nous a conduites sur les vestiges de la guerre en Italie et en Slovénie. Au sommet de la montagne du Kolovrat, des passionnés entretiennent un réseau de tranchées qui abritait la troisième ligne de défense italienne.
Ici, comme en Italie et en Autriche, on trouve des vestiges du front jusqu’à des altitudes très élevées.
Cimetière de Vladslo, Belgique, 2018
Au fond du cimetière, un couple de pierre agenouillé se recueille devant des rangées de plaques posées au sol. Il s’agit d’un autoportrait de la grande sculptrice allemande Käthe Kollwitz, qui s’est représentée avec son mari. La plaque devant eux est celle de leur fils, tombé non loin de là en 1914.
après la guerre commence une période intense de reconstruction. qui dit nouvelle ère, dit nouvelle architecture. l'art déco fleurit partout dans les régions détruites, et notamment dans le nord de la France.
lors de nos voyages, nous avons toujours été marquées par la puissance de la nature. quand on dit que "la nature reprend ses droits", ce n'est pas une vaine expression. les arbres et les fleuves ont noyé nos conflits. ils nous donnent espoir.
Vrigne-Meuse, Ardennes, 2018
11 novembre 2018. Nous voulons marquer le coup pour le Centenaire de l’Armistice, mais à notre façon, loin des cérémonies officielles. Nous hésitons jusqu’au dernier moment. Où aller ? Nous choisissons finalement les Ardennes.
Il pleut dehors et il fait froid dans le van. A 11 heures, cent ans après que le clairon de la paix a retenti, nous surplombons la Meuse à l’endroit exact où s’est déroulée la toute dernière offensive française et où est tombé le tout dernier Poilu.
Pour nous, le Centenaire finit comme il a commencé : en toute intimité avec les fantômes.
deux dames à notre-dame-de-lorette
Credits:
1916 kilomètres